Paru sur Boursorama.com
Depuis le 10 août dernier, les marchés européens ont baissé de plus de 15 %. La Bourse de Shanghai a perdu 20% depuis le 17 août. Les marchés américains ont moins baissé sur le mois, et avaient nettement moins progressé en 2015. Plusieurs facteurs peuvent expliquer la baisse: L’élément déclencheur a été la Chine. Les nombreuses mesures de soutien décidées par le gouvernement et la banque centrale depuis plusieurs mois commençaient à semer le doute sur la croissance réelle du pays. Et la décision de dévaluer le yuan début août a clairement mis le feu aux poudres et rallumé les perspectives d’une guerre des monnaies. Compte tenu de l’opacité politique de la Chine, personne ne sait si leur croissance est à l’arrêt et si la banque centrale a les solutions pour relancer ce mastodonte économique. Toujours est-il que l’effondrement du prix de nombreuses matières premières ou celui des ventes de voitures neuves (qui pour la première fois depuis de nombreuses années sont en recul) ne rassurent pas. Le deuxième facteur concerne la politique de la Fed. A force d’avoir voulu trop prévenir les marchés d’une potentielle hausse des taux directeurs, Janet Yellen a certainement laissé passer la fenêtre de tir et va probablement devoir reporter sa décision au mois de décembre. Outre l’incertitude que cela fait remonter, cela provoque la baisse du dollar, ce qui n’est pas la meilleure nouvelle pour les marchés européens. Dernier facteur, la baisse du prix du pétrole sous les 40 dollars, qui est peut-être en partie une conséquence du ralentissement chinois, pose problème aux pays producteurs dont les revenus s’effondrent, mais également aux Etats-Unis dont la croissance était tirée en partie par l’exploitation du gaz de schiste. En somme, un pétrole, en-dessous de 40 dollars le baril, ne semble convenir à personne sauf peut-être à l’Europe. Sans compter que la baisse de l’or noir pourrait également faire ressurgir le spectre de la déflation. Ces trois éléments arrivent à un moment où les marchés d’actions avaient beaucoup progressé, rendant les niveaux de valorisations plus tendus, et après des publications d’entreprises en Europe certes solides, mais laissant peu de place à des révisions à la hausse des perspectives. Sommes-nous pourtant entrés dans un marché baissier? Nous ne sommes pas vraiment surpris par la correction que nous attendions cependant un peu plus tard. La Chine inquiète certes, mais les signes de son ralentissement étaient déjà clairement soulignés par les entreprises exportatrices européennes et par l’évolution du prix des matières premières. Nous restons persuadés dans ce contexte de volatilité accrue que les fondamentaux en Europe restent bons pour trois raisons essentielles: Les taux vont rester bas très longtemps et Mario Draghi va maintenir une politique monétaire accommodante voire agressive. L’économie européenne a commencé à montrer des signes encourageants, La crise grecque, malgré ses avatars politiques, est plutôt sous contrôle et ne devrait pas impacter l’économie européenne, Le prix du pétrole et un euro encore assez faible, malgré la correction de ces derniers jours, constituent de formidables atouts pour une reprise durable en Europe. Ainsi, nous estimons que les niveaux actuels des marchés actions en Europe constituent une bonne opportunité pour commencer à réinvestir. A moins de nouvelles réellement alarmantes sur la croissance économique mondiale, cette correction ne devrait être que passagère.
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