Paru sur Boursorama.com
Wall Street se prépare sereinement à une nouvelle série de résultats d’entreprises pour la semaine prochaine, après avoir été tirée vers le haut par de bonnes performances dans le secteur financier et dans les technologies. Depuis la clôture de vendredi dernier, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a pris 1,84% à 18.086,45 points, et le Nasdaq, particulièrement florissant face à l’embellie du secteur technologique, 4,25% à 5.210,14 points, enregistrant sa plus forte hausse hebdomadaire de l’année à un niveau de clôture jamais vu. Le S&P 500, un indice plus large que de nombreux investisseurs jugent plus représentatif, a gagné 2,41% à 2.126,64 points. « Les investisseurs se sont principalement tournés vers les résultats d’entreprises, et ils les ont nettement salués », a résumé Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. Le secteur bancaire a fait état d’excellents résultats, dont Citigroup et Bank of America , que n’ont pas fait oublier les moins bons chiffres de Goldman Sachs, plombés par une lourde provision pour des litiges en rapport avec la crise financière de 2008. « C’était la semaine des résultats de banques et elles n’ont pas déçu », a conclu M. Volokhine. « Elles ont même donné des signes d’espoir. On s’attendait à ce qu’elles baissent leurs coûts et c’est pour cela que leurs résultats sont si bons, mais il y a aussi des signes de vie dans les prêts immobiliers, la banque d’investissements et les entrées en Bourse… Elles sont beaucoup plus saines et prêtes à repartir de l’avant. » Second secteur très en forme, les technologies ont bénéficié de plusieurs résultats bien accueillis, dont ceux du site de vidéo à la demande Netflix et, surtout, du géant internet Google, qui a bondi de 16,05% à 672,93 dollars sur la seule séance de vendredi. « Google se rapproche de 700 dollars, c’est incroyable », s’est enthousiasmé M. Volokhine. « Derrière Apple, c’est désormais la deuxième capitalisation au monde à environ 460 milliards de dollars, après être passée devant Microsoft, et on ne peut pas dire que cette valorisation soit excessive. »
– Attention à la Chine –
Tous ces chiffres ont mis Wall Street dans de bonnes dispositions, mais il est trop tôt pour tirer des conclusions d’une saison de résultats loin d’être achevée. La semaine sera marquée par les chiffres du groupe informatique IBM, lundi, de l’avionneur Boeing, mercredi, ainsi que de la chaîne de restauration rapide McDonald’s, jeudi, tous exposés à un dollar toujours fort. « On va faire attention aux résultats, qui devraient rester de bonnes nouvelles, mais aussi aux valorisations, qui devraient freiner ces bonnes nouvelles », a prévenu Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors, selon qui, « on se préoccupe de plus en plus » de leur niveau élevé. Par ailleurs, « on va vraiment surveiller les chiffres du secteur de l’énergie, car on s’attend à ce qu’ils soient le principal frein à l’ensemble de la baisse des prix », a-t-il prévenu. Les deux géants du secteur pétrolier, Chevron et ExxonMobil, qui souffrent actuellement de la reprise du déclin des cours pétroliers, ne publieront cependant leurs résultats qu’à la toute fin du mois. De façon plus large, « on a du mal à s’enthousiasmer face aux résultats, car, parallèlement à leur publication, la stabilisation de la Grèce reste difficile », a jugé Chris Low, de FTN Financial. Après l’annonce d’un accord en début de semaine, les partenaires d’Athènes ont débloqué des fonds pour couvrir ses besoins financiers les plus pressants, mais les négociations sur une aide massive ne font que commencer. Plus encore que la Grèce, « l’un des thèmes dont on entend de nouveau parler, c’est la crainte de ralentissement en Chine et ses effets pour les groupes américains », a rapporté M. Volokhine. « La force du dollar, on peut s’en prémunir, mais pas le ralentissement de l’un des principaux partenaires commerciaux. » Selon des chiffres publiés en milieu de semaine, la croissance chinoise s’est stabilisée au deuxième trimestre, mais cette embellie, favorisée par les mesures de soutien de Pékin, reste fragile. De plus, les Bourses chinoises, qui ont chuté fin juin et début juillet, restent très instables. « On ne peut ignorer la Chine », a prévenu M. Johnson. « Chaque semaine est imprévisible, et s’il y a une surprise, elle viendra probablement de la Bourse de Shanghaï. »
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