Paru sur Boursorama.com
Après une semaine de surplace où des indicateurs satisfaisants n’ont pas suffi à distraire les investisseurs des incertitudes liées à la Grèce, Wall Street devrait rester nerveuse la semaine prochaine, en attendant les chiffres mensuels de l’emploi. En cinq séances, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 0,37%, à 17.947,02 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 0,71%, à 5.080,51 points.
L’indice élargi Standard and Poor’s 500, jugé le plus représentatif par de nombreux investisseurs, a cédé 0,39%, à 2.101,61 points. La Bourse a abandonné au long de la semaine les gains qu’elle avait engrangés en début de semaine, et reste « juste au milieu de la fourchette dans laquelle elle évolue depuis deux mois », a noté Chris Low, chez FTN Financial. « Cela a été la meilleure semaine depuis longtemps pour l’économie américaine, mais malheureusement les marchés regardent du côté de l’Europe, de la Grèce, du terrorisme aujourd’hui, des marchés chinois et de leur volatilité », a regretté Gregori Volokhine, chez Meeschaert, vantant les bons indicateurs sortis sur la construction, la consommation, ou encore les ventes de logements. Pour Hugh Johnson, chez Hugh Johnson Advisors, il y a plusieurs raisons à la mollesse des marchés, sans même parler de la valorisation déjà élevée des actions. « Peresonne ne veut acheter des actions quand il y a tellement d’inconnues, à commencer par la Grèce: quelle que soit l’issue (des négociations sur la dette), cela va créer de la volatilité donc on ne veut pas s’engager. Ensuite on va avoir les chiffres de l’emploi et ensuite on attendra les résultats d’entreprises du deuxième trimestre ». – 50/50 sur la Grèce – « Les investisseurs devraient être prudents » face au dossier grec, a aussi estimé M. Low, tandis que M. Volokhine évoquait le risque que les marchés évoluent simplement au rythme des déclarations optimistes ou pessimistes des acteurs de cette saga. « Les chances d’un accord sont tellement à 50/50 que ça explique beaucoup le surplace du marché », a-t-il dit. Pour ce qui est de l’économie américaine, la semaine écourtée par la fête nationale du 4 Juillet, qui provoque un jour férié vendredi, va être surtout marquée jeudi par les chiffres mensuels de l’emploi et du chômage. Les experts attendent généralement 230.000 créations d’emploi, soit une décélération par rapport à mai (280.000). Vu « qu’on est pratiquement, statistiquement au plein emploi, on va surtout regarder (dans ces chiffres) si les salaires continuent leur timide mouvement de hausse, qui a commencé à alimenter la consommation », a souligné M. Volokhine. Selon lui, la Réserve fédérale (Fed) pourrait le cas échéant s’appuyer sur une hausse des salaires pour justifier une normalisation des taux d’intérêt, dans l’idée qu’une telle évolution anticipe une progression des prix à la consommation, encore loin des 2% d’inflation annuelle que souhaite la banque centrale. En tout état de cause, M. Low a mis en garde contre toute réaction hâtive,ou « surréaction », des marchés d’actions aux chiffres de l’emploi, à la veille d’un long weekend qui pourrait vider les salles de marché avec un peu d’avance. Les autres indicateurs de la semaine à venir, sur les promesses de ventes de logements, la confiance des consommateurs ou les dépenses de construction, ont peu de chance d’émouvoir le marché, a estimé M. Low, qui surveillera en revanches les ventes de voitures en mai, annoncées mercredi prochain. « Si nous arrivons à un nouveau sommet (du marché automobile), cela renforcera l’idée d’un rebond (de l’économie) au deuxième trimestre ». A ceci près, a noté M. Volokhine, que « toutes les meilleures nouvelles sont arrivées tout à la fin du trimestre, donc (…) ça ne se verra peut-être pas dans les résultats d’entreprise » du deuxième trimestre, qui vont commencer à paraître le 8 juillet.
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