Paru sur Boursorama.com
Wall Street a chuté mardi, craignant de voir l’économie prise en tenailles entre une hausse des taux attendue dans les prochains mois et une hausse du dollar qui menace les exportations: le Dow Jones a perdu 1,85% et le Nasdaq 1,67%. Selon des résultats définitifs à la clôture, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a lâché 332,78 points à 17.662,94 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 82,64 points à 4.859,80 points.
L’indice élargi S&P 500, jugé le plus représentatif par de nombreux investisseurs, a reculé de 1,70%, soit 35,27 points, à 2.044,16 points. « Deux déclarations ont mis de l’huile sur le feu », a analysé Gregori Volokhine, chez Meeschaert. Il faisait allusion au président de la Réserve fédérale de Dallas (Texas, sud), favorable à un relèvement des taux, et à l’économiste de la Maison Blanche Jason Furman, mettant en garde contre la hausse du dollar. « Alors que les prévisions pour les Etats-Unis ont été relevées,les prévisions pour le reste du monde ont été abaissées », a déclaré M. Furman devant l’Association nationale des économistes d’entreprise (NABE). « Cela, avec un dollar plus fort, représenterait un vent contraire pour les exportations américaines », a-t-il ajouté. Ces déclarations ont d’autant plus de retentissement sur le marché boursier que, selon M. Volokhine, les entreprises de l’indice S&P500 réalisent environ 40% de leurs ventes à l’étranger. Pour Peter Cardillo, chez Rockwell Global Capital, « le dollar est à un niveau qui pourrait poser un problème pour les actions à l’avenir ». Le dollar était mardi au plus haut face à l’euro depuis douze ans passant dans la journée sous le seuil des 1,07 dollar pour un euro. Le président de la Fed de Dallas, Richard Fisher, qui ne vote pas cette année au sein du Comité monétaire de la Fed (FOMC), a apporté un soutien au billet vert en se prononçant pour une hausse des taux d’intérêt américains à courte échéance, sans quoi la première économie américaine risquait, selon lui, la surchauffe puis la récession. Or, une hausse des taux rendra le dollar plus rémunérateur pour les cambistes. Elle aura également un impact supplémentaire pour les entreprises en renforçant le coût de leurs financements.
La conjonction de ces deux facteurs, « c’est un scénario noir » aux yeux des investisseurs, a expliqué M. Volokhine. Le marché obligataire était en revanche en hausse mardi. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a baissé à 2,132%, contre 2,193% lundi soir, et celui à 30 ans à 2,727%, contre 2,798% précédemment.
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