Paru sur Boursorama.com
La Bourse de Paris a fortement rebondi (+2,19%) mardi dans des volumes exceptionnellement élevés, les investisseurs se montrant temporairement rassurés par l’éventualité d’une issue à la crise russe et par un certain apaisement sur le marché du pétrole. L’indice CAC 40 a pris 87,82 points à 4.093,20 points, parvenant à se maintenir au-dessus du seuil symbolique des 4.000 points, dans un volume d’échanges très nourri de 7 milliards d’euros. La veille, il avait décroché de 2,52% en raison des craintes entourant la chute des cours du pétrole. Parmi les autres marchés européens, Francfort a gagné 2,46% et Londres 2,41%. Par ailleurs, l’Eurostoxx 50 a pris 2,25%. Le marché n’a cessé de changer brutalement de direction au cours de la séance, alternant progressions et reculs marqués. De son côté, la Bourse de New York a ouvert en repli. Une conjonction d’éléments, parmi lesquels la convocation d’un scrutin anticipé en Grèce, la crise en Russie et la chute des prix du pétrole contribue à « créer le cocktail négatif de fin d’année », souligne Alexandre Baradez, un analyste de IG France. Le marché est finalement reparti de l’avant notamment après des propos du chef de la diplomatie américaine, John Kerry, pour qui la levée rapide des sanctions occidentales contre la Russie « dépend des choix » du président russe, Vladimir Poutine. Il a noté des « avancées constructives » des autorités russes ces derniers jours. « Les marchés ont pris acte » de ces propos qui ont participé à l’accélération à la hausse, selon M. Baradez. En outre, le gouvernement russe a défini mardi des mesures visant à « stabiliser » le rouble, qui s’effondrait pour le deuxième jour de suite, a annoncé le ministre de l’Economie à l’issue d’une réunion d’urgence. Alexeï Oulioukaïev, cité par les agences russes, s’est en revanche défendu de préparer des limitations sur les mouvements de capitaux, une mesure redoutée par les marchés après l’échec de la hausse radicale des taux de la banque centrale. Selon M. Baradez, les investisseurs vont rester attentifs à « toute déclaration visant à faire baisser la pression ». Ces mouvements devraient toutefois « rester de l’ordre de l’épisode » et ne pas être « une source d’inquiétude pour les marchés en 2015 », estime-t-il. Par ailleurs, souligne Renaud Murail, un gérant de Barclays Bourse, il existe « une corrélation très nette entre le stress du marché » et les mouvements des prix du pétrole, qui se sont « retournés à la hausse », entraînant avec eux les actions, soulagées par ce rebond. « A moyen terme, la baisse est une bonne nouvelle mais, à court terme, cela crée des arbitrages », poursuit-il. La baisse des prix du pétrole « est ce qui a enclenché le mouvement baissier », confirme de son côté Frédéric Rozier, un conseiller de gestion chez Meeschaert Gestion Privée. Selon lui, la chute du rouble est « une conséquence » de ce mouvement baissier sur les cours du baril. Le numéro deux de la banque centrale russe a jugé « critique » la situation du rouble, en chute libre pour le deuxième jour de suite, promettant de nouvelles mesures après la hausse des taux d’intérêt, qui n’a pas apaisé le marché. « Nous sommes face à un marché qui peut céder à la panique très rapidement donc la plus grande prudence reste de mise », assure de son côté Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque, expliquant le rebond de ce matin par la publication d’indicateurs « meilleurs que prévu ». La croissance a légèrement accéléré en décembre dans la zone euro, selon le PMI composite de la zone euro qui s’est établi à 51,7 en décembre contre 51,1 le mois précédent, à son plus haut niveau en deux mois. De plus, le baromètre ZEW du moral des consommateurs allemands a de nouveau bondi en décembre, à 34,9 points. L’indice était attendu par les analystes, sondés par l’agence Dow Jones Newswires, à 18 points. Les investisseurs vont en outre rester en alerte puisque dans la soirée débutera une réunion de deux jours, très attendue comme toujours, du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (FOMC). Du côté des valeurs, Orange a pris 3,70% à 13,74 euros, dynamisé par l’annonce de négociations exclusives entre le groupe et son partenaire allemand Deutsche Telekom d’un côté et le britannique BT Group de l’autre, pour céder à ce dernier leur filiale britannique EE. Les valeurs exposées à la Russie sont restées fragilisées à l’image de Tarkett (-5,21% à 18,20 euros), Société Générale (-0,52% à 34,18 euros) et Renault (-0,72% à 57,62 euros). Les valeurs cycliques, les plus sensibles à la conjoncture, ont fini dans le vert à l’image de Saint Gobain (+4,56% à 33,51 euros) et Schneider Electric (+3,09% à 59,35 euros). Danone a relevé la tête (+0,80% à 53,25 euros). Sa note a été placée sous surveillance négative par les agences de notation financière Moody’s et Standard and Poor’s. Côté immobilier, Gecina (-1,62% à 100,35 euros), Icade (-2,62% à 61,15 euros) et Foncière des Régions (-1,38% à 73,50 euros) ont reculé après des abaissements de recommandation de la Société Générale. Belvédère a plongé de 6,61% à 11,45 euros après avoir dévoilé un plan stratégique qui prévoit la cession d’actifs non stratégiques, une réduction des coûts et un cap clair pour ses marques phare afin de se relancer.
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