Wall Street sans enthousiasme après des indicateurs américains mitigés

Paru sur boursorama.com

Wall Street hésitait à la mi-séance mercredi, digérant une salve de statistiques américaines en demi-teinte et surveillant le secteur pétrolier avant une réunion importante de l’Opep: le Dow Jones perdait 0,03% tandis que le Nasdaq s’adjugeait 0,35%. Vers 17H15 GMT, le Dow Jones Industrial Average reculait de 4,94 points, à 17.810,00 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, s’appréciait de 16,53 points, à 4.774,79 points. L’indice élargi S&P 500 gagnait 0,11% ou 2,37 points à 2.069,40 points. A la veille de Thanksgiving, jour férié aux Etats-Unis, les indices parviennent à garder la tête haute « malgré une pléthore de données décevantes sur l’économie américaine », remarquaient les analystes de Charles Schwab. Les commandes de biens durables aux Etats-Unis ont certes augmenté de façon inattendue en octobre (+0,4%) mais hors secteur des transports, elles reculent de 0,9%. Côté emploi, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté plus que prévu au cours de la semaine close le 22 novembre. Les dépenses et revenus des ménages américains ont elles légèrement progressé en octobre, mais à un rythme plus faible qu’attendu. Les promesses de ventes de logements ont sur la même période connu une baisse surprise (-1,1% par rapport à septembre) en raison notamment du resserrement du crédit, et les ventes de maisons neuves ont progressé de façon décevante (+0,7%). L’inflation sur un an mesurée par l’indice des prix associé aux dépenses de consommation (PCE) est restée stable en octobre, à 1,4% sur un an. Le moral des ménages américains calculé par un indice de l’université du Michigan s’est lui affiché en hausse un peu plus modeste que prévu en novembre et l’activité économique de la région de Chicago a reculé plus nettement qu’attendu sur la même période. « Les chiffres d’aujourd’hui sont difficiles à interpréter. Rien n’était très brillant et on a eu quelques déceptions. Le mieux que l’on puisse dire est que l’incertitude persiste sur la solidité de la croissance au quatrième trimestre », a estimé l’économiste Joel Naroff. « Ca part un peu dans tous les sens », a renchéri Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services. « Ces chiffres sont aussi à prendre avec des pincettes car ceux des mois précédents ont en général été révisés à la hausse, et les derniers le seront peut-être aussi », a-t-il ajouté. – HP vend plus de PC – Les investisseurs se concentrent plus, selon lui, sur les préparatifs d’une réunion cruciale de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole jeudi à Vienne, en pleine déroute des prix du pétrole depuis la mi-juin. Le groupe d’équipements pétroliers Seadrill (-21,15% à 16,33 dollars) « a annoncé une suspension de ses dividendes en raison de la détérioration des conditions du marché », a relevé Gregori Volokhine. « C’est un peu inquiétant car le boom du pétrole et gaz de schiste aux Etats-Unis n’a pas profité seulement au secteur pétrolier, c’est aussi un des moteurs de la croissance américaine », a-t-il estimé. La société informatique Hewlett-Packard grimpait de 3,76% à 38,05 dollars après avoir pourtant fait part d’une baisse de 2% de son bénéfice net annuel et de ventes en berne dans toutes ses activités à l’exception des PC. Le constructeur d’engins agricoles Deere reculait pour sa part de 1,30% à 86,65 dollars. Le groupe a dépassé les attentes pour son bénéfice et son chiffre d’affaires au quatrième trimestre mais a publié des prévisions décevantes pour 2015. Amazon, qui a une nouvelle fois baissé les prix de son smartphone Fire Phone, perdait 0,39% à 333,73 dollars. Microsoft prenait pour sa part 0,68% à 47,79 dollars. Selon des informations de presse, le groupe aurait accepté de payer 140 millions de dollars pour régler un contentieux sur des arriérés d’impôts en Chine. Le marché obligataire évoluait en hausse. Signe d’une demande plus forte, le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait à 2,241% contre 2,260% mardi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,947% contre 2,966% la veille.