Paru sur boursorama.com
La Bourse de Paris est restée sur la défensive mercredi (-0,97%), les investisseurs rechignant à prendre des risques avant le démarrage très attendu de la saison des résultats aux États-Unis. L’indice CAC 40 a perdu 41,02 points à 4.168,12 points, retrouvant ses niveaux de la mi-août et s’installant sous la barre symbolique des 4.200 points, dans un volume d’échanges modéré de 3,7 milliards d’euros. La veille, il avait déjà fléchi de 1,81%. Sur les autres places européennes, la Bourse de Francfort a perdu 1% et celle de Londres 0,21%. Par ailleurs l’Eurostoxx a reculé de 0,93%. Hésitant depuis l’ouverture, le marché s’est progressivement installé dans le rouge, en attendant que le géant de l’aluminium Alcoa lance, comme de coutume, la saison des résultats d’entreprises dans la soirée. « Le marché reste dans une phase de consolidation », dans un contexte où « la macroéconomie européenne ne l’aide pas beaucoup », a noté Frédéric Rozier, un conseiller de gestion de Meeschaert Gestion Privée. « Nous sommes dans une configuration assez négative puisque les investisseurs attendent un 3e trimestre plutôt en demi-teinte du côté des entreprises européennes et ils n’attendent pas non plus grand chose de la croissance économique européenne », a également estimé Mikaël Jacoby, responsable du trading Europe continentale de Oddo Securities. « C’est donc un marché d’attente, alors que nous allons entrer de plain pied dans la période de publication, avec Alcoa », a poursuivi M. Rozier. Les marchés « vont notamment surveiller de près si la montée récente du dollar va avoir un impact négatif sur les résultats des entreprises américaines qui ont été plutôt corrects jusqu’ici », a-t-il ajouté. Autre sujet d’attente pour les investisseurs: la publication par la Réserve fédérale américaine des minutes de la dernière réunion de son comité de politique monétaire, dans la soirée également. Selon M. Rozier, « il n’y aura toutefois pas forcément de surprise, car même si les derniers chiffres d’emploi aux États-Unis étaient à un bon niveau, le taux de participation (au marché du travail, ndlr) était parmi les plus bas ». Ce qui, ajouté « au contexte géopolitique tendu et au ralentissement économique tant en
Europe qu’en Asie », ne plaide pas pour « un discours de rupture », dit-il. « Il nous paraît assez peu vraisemblable que des informations décisives soient dévoilées ce soir », a aussi noté Christopher Dembik, un économiste de Saxo Banque. Parmi les valeurs, Air France-KLM a souffert (-2,53% à 6,51 euros) après une chute de 15,9% du trafic en septembre liée à la grève des pilotes d’Air France, qui va amputer son résultat d’exploitation de 320 à 350 millions d’euros au 3e trimestre et de 500 millions l’excédent d’exploitation annuel. Areva a perdu de son côté 4,13% à 11,14% euros. Le groupe va réduire ses investissements de 200 millions d’euros supplémentaires pour la période 2015-2016 et céder pour au moins 450 millions d’euros d’actifs afin de renforcer sa structure financière et maîtriser son endettement. Bolloré, très actif en Afrique de l’Ouest avec notamment la gestion des ports de Freetown (Sierra Leone) et Conakry (Guinée), s’est aussi replié nettement (-2,51% à 402,65 euros) sous l’effet des craintes liées au virus Ebola. JCDecaux a reculé de 3,80% à 23,67 euros, ne bénéficiant pas de l’extension de sa collaboration avec la ville de Paris sur l’exploitation publicitaire des chantiers privés et publics. Dans ce contexte difficile,
les valeurs cycliques, comme celle du secteur automobile sont restées sous pression, à l’instar de Valeo (-3,74% à 81,11 euros) ou Peugeot (-4,14% à 9,79 euros), tandis qu’à l’inverse les titres défensifs ont réussir à se maintenir dans le vert, comme L’Oréal (+0,58% à 122,4 euros) ou Pernod Ricard (+0,56% à 86,6 euros) ou Kering (+1,16% à 152,65 euros). Vilmorin a cédé 2,32% à 76,48 euros après l’annonce d’un bénéfice annuel en forte baisse de 17,5% sur l’année 2013-2014. Enfin Airbus est descendu de 2,12% à 47,58 euros alors que le groupe réfléchit à la cession à des institutionnels de 10% dans Dassault Aviation (+0,96% à 919,8 euros), dont il détient actuellement 46% du capital.
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